Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. Quel idiot, ce Guy de Maupassant! Comment pouvait-il croire que tout ce qu'on fait est lié à une stupide envie de fuir la solitude. Contrairement à lui, moi j'embrasse la solitude. Je ne rêve pas de trouver l'âme sœur ou quelqu'un à qui parler; j'aime bien mieux être laissée à moi-même. Ce fut dont sous ce moment de pensée philosophique que j'entamais ma matinée. Après tout, rien de mieux que de lire le journal de la ville pour comprendre les différentes attractions et chasses potentielles. Mais, étant tombée sur les jeux et horoscope, je m'attardais un peu sur la citation du jour. Quelle perte de temps, vraiment! Mon regard se tourna ensuite vers la page de l'horoscope. Niveau travail, vous allez enfin avoir le grand succès escompté. Vos idées ont aujourd'hui la cote. Montrez ce que vous savez faire et persuadez les autres par vos compétences. J'en éclatais presque de rire. On dirais que la chasse sera fructueuse, aujourd'hui. Peut-être était-ce la solution pour me faire lever de ma chaise. Je bus d'un seul trait le peu de café qu'il restait au fond de la tasse et entreprit de prendre une douche et de m'habiller.

Comparativement à d'autres, cela ne me pris qu'une heure avant de pointer le bout du nez dehors. Je m'avançais vers le coffre de la voiture, question de m'assurer que je disposais d'armes avec moi. Une fois mon esprit satisfait, je pris place derrière le volant et me revoilà partie. Une autre journée de fou m'attendais, j'en était sûre. Mais quoi de mieux pour me calmer les nerfs que de la musique. C'est ainsi qu'en me penchant un peu, je trouvais dans ma collection de Cds celui de One Republic. Ahh, ça devait faire au moins cinq ans que je n'avais pas touché à ce Cd. J'en profitais pour choisir la chanson Good Life, que je trouvais très propice au moment, et me laissais bercée par la mélodie. I say, "Oh, got this feeling that you can't fight", like this city is on fire tonight.This could really be a good life, a good, good life

La route me parut bien plus courte grâce à l'ambiance crée par la musique. Donc, je pus apercevoir sans trop de misère l'enseigne. On dirait que ma journée allait se résumer à parcourir la morgue de l'hôpital à la recherche d'indice potentiels qui pourraient me conduire à la solution. Sans trop m'attarder à trouver une place de stationnement proche de l'entrée, je pris soin de prendre mon badge du F.B.I et m'avançais vers le bureau de la secrétaire au hall d'entrée. Une fois devant la dame, je sortis mon insigne et me présentais. En ouvrant grand les yeux, sûrement surprise de voir un agent fédéral à Sioux Falls, elle me pointa le bureau des infirmières. En lâchant un soupir d'exaspération, je pris soin de lui sourire avant de marcher jusqu'aux petit local devant moi. Je cognais à la porte et une jeune femme m'ouvrit. Une fois de plus, je me présentais comme étant du F.B.I et que j'enquêtais les morts suspectes de l'hôpital. Elle parut tout aussi surprise que la secrétaire mais, comparativement à la dame, elle me guida jusqu'à la morgue.

Ne me demandez pas combien d'escaliers et de couloirs j'ai dû parcourir; l'important est que j'y suis parvenue sans trop avoir l'air perdue. Elle me quitta ensuite, feignant d'avoir une urgence. Je fus donc laissée à moi-même dans cet endroit qui me donna quelque peu la chair de poule. « Voir des morts, ça ne doit pas être si long que ça, pas vrai? » J'en étais tout autant découragée, mais je n'avais pas vraiment le choix, puisque le mystère des morts se devait d'être éclairci. Ce fut une Elena pleine de doute qui traversa la porte de la morgue.

Tout en regardant le temps passé, je prenais des notes mentale sur les corps. Ceux-ci n'avaient rien de bien suspect, mais j'étais sûre que quelque chose devait se cacher devant le nombre impressionnant de morts dans cet hôpital. Cependant, après le énième corps, j'en avais vraiment ras-le-bol. L'ambiance de la pièce commençait à me donner vraiment froid dans le dos, et ce n'était pas seulement les corps. Je voulais sortir d'ici, et puis il faut dire que j'avais vu assez de mort pendant toute une journée.

Alors que je songeais à partir, j'entendis le loquet de la porte tourner. Quoi? J'allais tout de même pas rester enfermée ici! Impossible. Par pur peur, je levais la tête pour voir qu'est-ce qui avait causer la fermeture de la porte et, estomaquée, je vis une femme se tenant juste devant l'accès. Mes mains tremblaient quelque peu, mais serais-ce la fierté d'être chasseuse (je ne sais pas), je lui tins tête. En me levant de la table sur laquelle j'étais penchée, je fis mon sourire narquois et lui dit « J'ai finis ma tournée pour la soirée. Je reviendrais sûrement demain pour vous donner mon compte rendu. » Je la regardais par la suite avec un regard confiant, croyant qu'elle m'ouvrirait la porte.